Marie-Paule, notre ‘Belgium’s 40 under 40’

Les inscriptions pour la nouvelle édition de ‘Belgium’s 40 under 40’ sont ouvertes. Sélectionnée l’année dernière, notre collègue Marie-Paule Peeters partage avec nous cette expérience.

Le programme international ‘40 under 40’ qui existe depuis quelques années en Belgique, consiste à sélectionner chaque année 40 personnes de moins de 40 ans. Issues de divers secteurs, elles sont toutes animées par une volonté commune d’imprimer une empreinte positive sur la société.

Pendant un an, le programme leur offre outils et assistance pour leur permettre de concrétiser au maximum leurs aspirations. Parmi les membres de l’actuelle promotion, nous retrouvons notre collègue Marie-Paule Peeters.

Quelle a été ta motivation pour participer au programme ?

Marie-Paule: “Bien qu’il s’agisse évidemment d’un processus durable, j’ai été retenue non seulement en raison de ma fonction et de mon ambition en qualité de ‘sustainability manager’ au sein du Groupe P&V, mais aussi – et probablement surtout – en raison de mon parcours pour en arriver là.

J'ai grandi dans un environnement avec peu de soutien et de repères, et qui avait même des aspects de dangerosité. Ce qui m'a obligée à devenir autonome très jeune. Obtenir un diplôme n'était pas une priorité ni même une possibilité parmi tous les autres défis. À dix-huit ans, j'ai accepté le premier emploi intérimaire qui m'a été proposé, par nécessité plus que par choix. Le hasard a fait que cet emploi était dans le secteur financier. J'y suis finalement restée six ans et j'ai eu plusieurs belles opportunités grâce à un manager qui s'est occupé de moi. Ce fut la base de mon évolution personnelle qui m'a amenée jusqu'ici.

J’avoue que mon histoire est plutôt l’exception, car si l'on regarde les perspectives d'avenir moyennes de jeunes qui grandissent dans des conditions précaires, elles sont généralement peu prometteuses, alors que ces jeunes ont énormément de potentiel. Un potentiel sur lequel notre société n'investit pas suffisamment aujourd'hui. C'est là que réside ma motivation. J’ai le sentiment d’avoir une responsabilité pour aider les autres et les faire profiter de mon expérience.”

C’est à cela que tu as travaillé lors de ‘40 under 40’ ?

Marie-Paule: “: “En effet. Je travaille actuellement à deux projets. Pour le premier je collabore avec six autres participants, pour la concrétisation d’une initiative destinée à mettre en relation des organisations à but non lucratif engagées aux côtés de jeunes vulnérables, et des enseignants. S’il y a de nombreuses organisations qui proposent ce genre de soutien, cela reste souvent un défi de trouver l’instance adéquate pour une demande d’aide bien spécifique. Pour aborder ce problème, nous testons un concept dans lequel nous organisons des moments de rencontre au niveau local, entre les asbl et les enseignants. Autant d’occasions où ils disposent d’une plateforme de réseautage, mais aussi de sources d’inspiration et d’échanges de bonnes pratiques.

En outre, avec l’aide de mon mentor, je travaille de manière individuelle à un second projet qui consiste à donner de l’aide à des jeunes dans le besoin, un thème étroitement lié à mon expérience personnelle. Il s’agit ici de se concentrer sur des dossiers complexes où la protection de la jeunesse et/ou le tribunal de la jeunesse jouent un rôle important. Depuis des années le niveau de moyens disponibles pour ce genre de situations, est préoccupant, et ces dernières années, la pression sur la protection de la jeunesse n’a fait qu’augmenter. Notre système ne prévoit pas l’aide qui convient à des jeunes en situation de crise, comme ceux qui affrontent la violence intrafamiliale par exemple. En travaillant avec divers acteurs, et en m’inspirant de modèles internationaux, j’essaie de définir comment notre système peut fonctionner plus efficacement. Le projet est ambitieux, et implique un changement de système, mais je vois beaucoup de gens prêts à se relever les manches pour cela.”

Concrètement, en quoi consiste le programme de ‘Belgium’s 40 under 40’ ? À quoi t’engages-tu ?

Marie-Paule: “Le programme se compose de quatre grands volets. Il y a d’abord les séminaires qui réunissent tous les participants pour écouter des conférenciers inspirants et débattre ensemble. Les thèmes sont très vastes et parfois assez philosophiques. Le fil rouge récurrent est d'apprendre à mieux écouter les autres et à avoir des échanges significatifs.

Il y a ensuite les ‘conversation circles’ rassemblant chacun, une fois par mois, un groupe de huit participants, toujours les mêmes, pour discuter sous la direction d'un coach. On nous fournit la matière à traiter ensemble, et à chaque session, l'un des participants a un défi personnel au sujet duquel les autres réfléchiront également. Ce sont des moments très forts.

A l’occasion du travail de terrain (field work), les 40 participants forment, au démarrage du programme, de petits groupes qui vont travailler pendant un an sur un défi social spécifique, sans obligation d’atteindre un résultat ou d’aboutir à un projet concret. Il s'agit plutôt de réaliser l’expérience d'approfondir, ensemble avec d’autres, un thème précis, sous l’angle de l’analyse.

Enfin, chaque participant a un mentor individuel. ‘40 under 40’ propose une liste bien fournie de sponsors et de mentors à la carrière impressionnante. Mon mentor est Piet Colruyt, que je rencontre environ tous les mois. Il m'aide pour mes réalisations, réfléchit avec moi et met son réseau à ma disposition.”

Conseille-tu aux gens de postuler ?

Marie-Paule: "Certainement. Avec ce programme, vous plongez dans une expérience profonde de développement personnel qui ne consiste pas à obtenir des titres ronflants, mais à utiliser ses talents et ressources pour générer un impact positif. Et c’est ce que je préfère. On apprend réellement à se mettre au service d'un objectif qui nous transcende.

Le programme qui dure un an à compter de septembre, et est assez intensif, investit également en vous. De plus, à la fin de l'année, vous continuez à faire partie des ‘40 under 40’ et d'un réseau puissant et inspirant où chacun(e), indépendamment de ses prestations au sein de son secteur, adopte une attitude humble et ouverte. C'est étonnant de voir comment certain(e)s participant(e)s au parcours parfois exceptionnel, sont modestes et contribuent ensemble, à un tout bien plus grand."